Rectorat de Toulouse : signature du premier contrat d'objectifs dans le premier degré

Publié le par CGT Educ'action 92

Rectorat de Toulouse : signature du premier contrat d'objectifs dans le premier degré
Le premier contrat d'objectifs dans le premier degré a été signé jeudi 4 février 2010 par le rectorat de Toulouse, avec la circonscription de Gourdon (Lot) : il vise à « améliorer la performance » des élèves et des pratiques professionnelles des enseignants. Le diagnostic est établi à partir des évaluations nationales de CE1/CM2, permettant ainsi de définir les priorités en termes de progrès. Établi pour trois ans, le contrat d'objectifs est piloté par des indicateurs chiffrés, dont le degré d'atteinte est mesuré chaque année dans un « rapport annuel de performance de la circonscription ».

« Le contrat d'objectifs est la capacité collective à repérer les points faibles et arrêter les cibles que l'on veut atteindre trois ans plus tard », explique à AEF Jean-Jacques Lacombe, inspecteur d'académie du Lot. « Les enseignants ne sont pas opposés à la performance quand on leur explique qu'elle est 'la réalisation de l'attendu' ».

Pour Olivier Dugrip, recteur de Toulouse, « cette contractualisation permet de décliner, dans le premier degré, au niveau territorial, les objectifs nationaux qui sont fixés par les projets annuels de performance et par le projet académique qui est en cours de finalisation ». L'académie a mis en place des contrats d'objectifs avec l'ensemble des établissements du second degré depuis 2006 et devrait généraliser cette démarche pour le premier degré dans les huit inspections académiques de la région Midi-Pyrénées.

« RÉFLEXION D'ÉQUIPE »

« Nous avons voulu éviter à tout prix l'outil technocratique et privilégier une réflexion d'équipe partagée », explique Jean-Jacques Lacombe, IA-DSDEN du Lot. Pour élaborer ce contrat d'objectifs de la circonscription de Gourdon, une première réflexion a été menée en conseil d'IEN, avant d'être reprise collectivement et retravaillée par l'équipe de circonscription et les 68 directeurs d'école de la circonscription pendant six mois. « Il faut que la notion de performance se différencie du simple projet de circonscription », précise-t-il.

Aucun moyen supplémentaire n'est dégagé par le rectorat ou l'inspection académique pour mettre en oeuvre les contrats d'objectifs, mais une « redéfinition totale des missions des conseillers pédagogiques » a été engagée par l'équipe de circonscription. « Il faut optimiser le temps d'accompagnement des équipes et notamment des directeurs d'école et leur dégager du temps de formation afin qu'ils intègrent cette nouvelle logique », note l'IA du Lot. Du temps de remplacement est également dégagé par l'équipe de circonscription et mis à la disposition des directeurs d'école.

LES TROIS AXES DU CONTRAT D'OBJECTIFS

Le contrat d'objectifs est orienté autour de trois axes.

Axe 1 : Réguler la fluidité des parcours des élèves, diminuer le taux de redoublement et améliorer les taux de passage
« Nous avons remarqué qu'il existait de gros écarts entre les écoles, en particulier sur les taux de maintien et de retard qui n'amenaient pas une bonne acquisition du socle de compétences », déclare Jean-Jacques Lacombe. « Ces écoles en arrivaient à des maintiens abusifs et inefficaces pour les élèves alors même que la circonscription n'a pas de mauvais résultats aux évaluations nationales. La circonscription a mis en place un outil qui permet de visualiser l'ensemble des résultats du territoire. Les informations sont partagées entre la circonscription et les écoles et entre les écoles et les regroupements pédagogiques intercommunaux (RPI) qui sont très nombreux sur le territoire », détaille l'inspecteur d'académie du Lot. « Pour déterminer l'origine de ces retards, il faut discerner les facteurs endogènes, ceux qui dépendent de la responsabilité des professeurs d'école, et les facteurs exogènes liés à des secteurs ruraux très isolés ou à des zones en difficulté sociale », explique Jean-Jacques Lacombe.

La circonscription fait dorénavant un croisement systématique entre le maintien, le programme personnalisé de réussite éducative (PPRE), les résultats aux évaluations nationales et les Rased. L'un des indicateurs vise à fixer le taux de retard à la fin du CM2 en dessous du seuil de 3 % d'ici à trois ans. Il est actuellement « entre 6 et 7 % ».

Axe 2 : Accroître la performance des enseignants au regard des nouveaux enjeux pédagogiques (socle commun, évaluations, aides aux élèves et aide aux futurs
enseignants)

« Les enseignants ont du mal à entrer dans le 'savoir évaluer par les compétences' et à sortir d'une logique disciplinaire », note Jean-Jacques Lacombe. L'un des objectifs est de consacrer au moins 30 % des conseils de cycle à l'aide aux élèves. Le taux est aujourd'hui de 15 %, ce qui est « nettement insuffisant » selon l'IA du Lot. Les résultats attendus portent sur la mise en place de conseils de cycle pour organiser la validation du socle, l'intégration des enjeux pédagogiques du socle commun dans les pratiques de classe, l'optimisation de l'autonomie des élèves dans leurs apprentissages, en sensibilisant les enseignants à cette priorité, la constitution d'un vivier stable d'enseignants référents, l'augmentation du nombre d'enseignants en capacité de co-intervenir dans le cadre d'animations et l'augmentation du nombre de candidats au certificat d'aptitude aux fonctions d'instituteur ou de professeur des écoles maître formateur (CAFIPEMF) issus de ce groupe de travail.

Axe 3 : Développer la diversité de l'enseignement des langues vivantes.
La stratégie vise enfin à renforcer la formation des enseignants en anglais pour une meilleure
autonomie concernant l'enseignement de cette langue, même si « l'apprentissage de l'espagnol et de l'allemand est également à développer », rappelle le recteur Olivier Dugrip.

Publié dans 1er degré

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